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Quel est l’intérêt de manger sans gluten ?

NOTE : Cette leçon fait partie d’un cours proposé en accès exclusif pour les membres de la newsletter !! Elle n’est pas en accès public sur le blog-sans-gluten.com

Dans le cas où vous aimeriez partager ce cours, pourriez-vous orienter les personnes intéressées vers le lien ci-dessous dans ce cadre orange, pour qu’elles aient une chance de rejoindre la newsletter elles-aussi ? …et de se laisser guider comme vous, progressivement jusqu’ici.  Je vous remercie infiniment ! 

https://marcwelter.com/blogsansgluten/cours-4-erreurs

Sous quel angle traiter cette question ?

Etant docteur en biologie, et en raison de mon parcours professionnel passé dans la recherche et le développement clinique, je propose d’essayer de comprendre ensemble par quels mécanismes le gluten produit des effets sur le corps humain, et quels en sont les risques et conséquences pour votre santé.

Si l’on veut garder une analyse raisonnée et rationnelle de la situation, il faut pouvoir démontrer à ceux qui croient fermement que le gluten est seulement et uniquement un effet de mode, qu’il existe des bases scientifiques pour expliquer les problèmes que vous rencontrez. Voyons tout de suite…

Facteur déclenchant de la maladie coeliaque

Cela ne fait plus aucun doute pour un médecin : si vous avez la maladie coeliaque, votre corps produit une réaction aberrante déclenchée en présence de gluten dans votre alimentation qui va entraîner l’auto-destruction de votre intestin.

Seul moyen de lutter contre ce phénomène une fois établi : adopter un régime sans gluten strict et à vie !

Croire que les effets du gluten sont limités aux seuls malades coeliaques

Vous le savez, ce cours en ligne a pour objectif de partager 4 grandes erreurs communes qu’il faut savoir éviter quand on veut vraiment manger sans gluten.

Et la première erreur est souvent véhiculée par les médecins, gastro-entérologogues, associations de défense des malades coeliaques, sans oublier les média.

Que ce soit par manque d’information, de formation, ou par choix « politique », on vous fait penser (à tort), si vous n’avez pas les symptômes typiques d’un malade coeliaque, ou si avez eu un diagnostic négatif à un test de la maladie coeliaque, que le problème est définitivement ailleurs que dans le gluten…

Sous-entendu (ou pas) : c’est dans votre tête !!

La recherche manque « soit-disant » de preuves fiables. Mais plutôt que d’en rester là, voyons ensemble les effets surprenants du gluten que beaucoup ignorent…

Facteur déclenchant d’autres maladies liées au gluten

Il existe des maladies liées au gluten autres que la maladie coeliaque (voir ref. 1-2) telles que la dermatite herpétiforme, par exemple. Sachez qu’un médecin correctement formé pourra vous aider à les diagnostiquer (même si ce sera difficile) ! Et la chose surprenante c’est que les symptômes de ces maladies là ne sont généralement pas digestifs !!

Je ne vais pas lister ici toutes les maladies directement liées au gluten, mais sachez qu’elles pourraient vous concerner, même si cela vous ferait entrer dans une toute petite minorité…

Le gluten est capable de perturber la barrière de l’intestin même chez une personne saine (non-coeliaque)

Une des informations parmi les plus récentes, et la plus étonnante de la recherche médicale, concerne un mécanisme biologique par lequel le gluten a été démontré capable de perturber l’intégrité de la barrière de l’intestin.

Le gluten a un impact direct sur l’expression d’une molécule appelée zonuline. Cette zonuline est une molécule produite dans l’intestin et capable de provoquer une réaction particulière en présence de gluten, et ceci même chez une personne en bonne santé et sans symptôme apparent. La production de zonuline augmente, stimulée par le gluten, et agit directement sur la perméabilité de l’intestin (3).

Pour faire simple, même si votre intestin est en bonne santé, le gluten est capable, via la zonuline, d’en faire une véritable passoire qui laisse passer le gluten, et aussi d’autres aliments non digérés qui pourraient provoquer à terme des intolérances alimentaires, des maladies auto-immunes, ou des cancers, et bien d’autres réactions dramatiques pour votre santé (4).

Pour rappel, l’intestin ne devrait pas laisser passer autre chose que les nutriments correctement digérés (acides aminés, vitamines, lipides, minéraux, etc.).

Il est donc essentiel de ne pas se laisser influencer par les statistiques qu’on nous donne à longueur de journée selon lesquelles seulement 1% de la population, ou moins, serait sensible au gluten…

« Ce 1% », ce sont uniquement les malades coeliaques, qui ne représentent que la partie visible de l’iceberg…

Pour conserver un discours neutre, je dois tout de même ajouter quelque chose. Ces résultats scientifiques prouvés et vérifiés sont assez nouveaux et nous n’avons pas assez de recul pour savoir si tout le monde réagit systématiquement au gluten en activant un mécanisme dépendant de la zonuline, ou pas.

Si vous avez des symptômes que votre médecin n’a pas pu relier à une maladie, que vous souffrez de problèmes chroniques digestifs, cutanés, respiratoires, ou autres, cela vaut la peine de prendre en considération cette possibilité d’un lien avec le gluten…

…et de la tester en enlevant le gluten de votre alimentation pour voir si cela vous aide.

Le gluten est capable de perturber le comportement

Oui, vous avez bien lu. Il existe un mécanisme biologique impliquant le gluten et capable de produire des effets sur le comportement !!

Je le sais pour en avoir été victime. Déprime passagère ? Idées noires ? Dépression « inexpliquée » ?

Voici comment tout cela est possible, et je dirais même beaucoup plus fréquent qu’on ne le croit.

La digestion du gluten n’est pas totale, même chez un individu sain : nous n’avons pas d’enzymes digestives capable de totalement couper le gluten en morceau pour le digérer. C’est un fait prouvé scientifiquement (5).

En particulier il existe une portion du gluten très difficilement digérée qu’on retrouve très fréquemment dans l’intestin. Si l’on considère que la barrière de l’intestin a déjà été touchée (voir mécanisme précédent), cette portion de gluten peut passer dans la circulation sanguine. Et dans un contexte d’inflammation généralisée, cette portion de gluten peut atteindre des organes et même le cerveau.

Une fois dans la circulation, elle peut provoquer des effets pharmacologiques  et comportementaux, un peu à la manière des drogues dures opiacées (type morphine, héroïne; je schématise très grossièrement car les mécanismes en jeu sont en réalité beaucoup plus complexes, mais cela vous donne déjà une idée).

En somme, il existe bel et bien un mécanisme biologique capable d’altérer votre comportement de manière dramatique !!

Les chercheurs à l’avant-garde ont déjà rassemblé les preuves d’un lien entre gluten et syndrome d’hyperactivité – déficit d’attention chez l’enfant, gluten et dépression, gluten et schizophrénie, ou encore gluten et développement post-natal (voire une implication possible dans les comportements de l’autisme chez l’enfant !!) (6).

Rien que ça ! Mais ce n’est pas demain la veille qu’un médecin prendra « le risque » d’intégrer ces acquis scientifiques dans sa pratique courante (il faudra facilement comptez 10 ou 15 ans dans le cas le plus favorable avant que cela n’arrive massivement).

Il existe encore d’autres cas de figure un peu discutables et les preuves manquent, mais l’avenir dira si d’autres maladies peuvent être (au moins en partie) expliquées par un rôle du gluten… Et pourquoi pas imaginer de les résoudre avec une alimentation sans gluten ?

Pour conclure cette première partie du cours

Il y a ceux qui font la politique de l’autruche et ne veulent pas y croire, d’autres qui l’ont vécu, et peuvent en témoigner (c’est mon cas), et enfin ceux qui n’ont pas grand chose à perdre à essayer de manger sans gluten pour voir si cela apporte une aide ou une véritable solution…

La chose que je vous demande impérativement de retenir ici est la suivante :

Le gluten provoque des mécanismes biologiques responsable de symptômes très variés qui ne sont pas limités à la maladie coeliaque !

Ce serait nier tous les autres symptômes et maladies qui peuvent être améliorés, ou réduits au silence dans les meilleurs cas, avec un régime alimentaire adapté, à commencer par une alimentation sans gluten bien maîtrisée.

 

Alors si cette première leçon du cours gratuit que je vous propose vous a plu, si cela vous interpelle, dites-moi dans l’espace commentaire tout ce qui vous a surpris ! Si par contre vous êtes déjà convaincu(e) et que vous pouvez témoigner de votre expérience personnelle, c’est LE moment de vous manifester dans les commentaires !

Je suis impatient de vous donner rendez-vous d’ici quelques jours dans votre boîte email pour la leçon suivante !!

A très vite,

Marc

 


Références bibliographiques

(1) Ludvigsson, J. F., J. C. Bai, F. Biagi, T. R. Card, C. Ciacci, P. J. Ciclitira, P. H. Green, M. Hadjivassiliou, A. Holdoway, D. A. van Heel, K. Kaukinen, D. A. Leffler, J. N. Leonard, K. E. Lundin, N. McGough, M. Davidson, J. A. Murray, G. L. Swift, M. M. Walker, F. Zingone and D. S. Sanders (2014). « Diagnosis and management of adult coeliac disease: guidelines from the British Society of Gastroenterology. » Gut 63(8): 1210-1228.

(2) Lebwohl, B., J. F. Ludvigsson and P. H. Green (2015). « Celiac disease and non-celiac gluten sensitivity. » BMJ 351: h4347.

(3) Drago, S., R. El Asmar, M. Di Pierro, M. Grazia Clemente, A. Tripathi, A. Sapone, M. Thakar, G. Iacono, A. Carroccio, C. D’Agate, T. Not, L. Zampini, C. Catassi and A. Fasano (2006). « Gliadin, zonulin and gut permeability: Effects on celiac and non-celiac intestinal mucosa and intestinal cell lines. » Scand J Gastroenterol 41(4): 408-419.

(4) Fasano, A. (2011). « Zonulin and its regulation of intestinal barrier function: the biological door to inflammation, autoimmunity, and cancer. » Physiol Rev 91(1): 151-175.

(5) Comino, I., A. Real, S. Vivas, M. A. Siglez, A. Caminero, E. Nistal, J. Casqueiro, A. Rodriguez-Herrera, A. Cebolla and C. Sousa (2012). « Monitoring of gluten-free diet compliance in celiac patients by assessment of gliadin 33-mer equivalent epitopes in feces. » Am J Clin Nutr 95(3): 670-677.

(6) Casella, G., R. Pozzi, M. Cicognetti, F. Bachetti, G. Torti, M. Cadei, V. Villanacci, V. Baldini and G. Bassotti (2016). « Mood disorders and non celiac gluten sensitivity. » Minerva Gastroenterol Dietol.

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